
Nicolas Muller au Musée Ariana #2
- octobre 20, 2022
- de
- L'invité de l'Ariana
Artiste(s) en résidence
Au cours du printemps 2021, le Musée Ariana a accueilli quatre artistes genevois en résidence. Tami Ichino, Gabriel Nunige et Jonathan Delachaux & Zoé Cappon se sont installés dans nos murs, à tour de rôle ou simultanément, pour une durée totale de 4 semaines. Cette résidence d’artistes se déployait dans le cadre des différentes mesures de soutien mises en place par la direction du Département de la culture et de la transition numérique de la Ville de Genève.
En 2022, c’est Nicolas Muller qui a investi nos murs ; son projet est à lire et à suivre à travers une série de quatre articles. Voici le deuxième.
_____________________________________________________________________________________________________________
ALENTOURS
J’ai longtemps habité en zone rurale dans le Nord-Est de la France, ma maison familiale jouxtant l’association peu probable d’un centre de détention pénitentiaire et d’une forteresse de Vauban. J’ai été très influencé par ce paysage divers dans lequel végétation luxuriante, enceinte carcérale bétonnée et édifice fortifié en pierre calcaire se côtoient. Cela a éduqué mon regard et se manifeste dans mon travail ; matières et textures hétérogènes s’associent.
Dans cette perspective, j’entends questionner la proximité physique entre le musée et le bâtiment des Nations Unies. Pour ce faire, je souhaite élaborer un projet vidéo interrogeant l’idée de limite dans l’espace public et associant des images et des sons hétérogènes. J’ai l’idée de me focaliser sur la clôture grillagée sécurisant le périmètre de l’organisation internationale qui interrompt brusquement la pente gazonnée du parc Ariana. J’envisage aussi de m’inspirer de la différence d’échelle et des divergences formelles des bâtiments, à l’image du dôme de l’Ariana qui se heurte aux volumes rectilignes du Palais des Nations. J’ai l’intention d’opposer le silence régnant dans les collections à l’activité frénétique de l’espace public. Il va s’agir de mêler des enregistrements sonores ou vidéos issus du sous-sol du musée avec d’autres captés aux abords de la place des Nations, théâtre de fréquentes manifestations.





